L’origine, la couleur de peau, le sexe, l’orientation sexuelle, l’appartenance religieuse ou la vision du monde sont autant d’aspects qui peuvent cristalliser discriminations et hostilité autour d’une personne ou d’un groupe de personnes. Internet est un endroit qui s’y prête particulièrement en favorisant la désinhibition grâce à l’absence de confrontation directe ; les contenus haineux y reçoivent plus d’attention et y sont davantage diffusés. Les enfants et les jeunes doivent apprendre où se situe la limite d’un comportement diffamant et discriminant, et comment réagir s’ils sont confrontés à des insultes, à de l’hostilité, à de la haine ou à un lynchage en ligne. Les parents peuvent aider leurs enfants à adopter une position claire et à s’investir activement contre les discriminations.
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DES 9-16 ANS EN SUISSE ONT DÉJÀ SUBI AU MOINS UNE FOIS UNE DISCRIMINATION SUR INTERNET (EU KIDS ONLINE : SUISSE, 2019).
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Bon à savoir
Discrimination, discours de haine, lynchage en ligne… De quoi s’agit-il ?
Il y a discrimination lorsque quelques personnes ou des groupes entiers sont défavorisés sur la base de caractéristiques spécifiques. L’interdiction de la discrimination est inscrite à l’art. 8 de la Constitution fédérale : « Nul ne doit subir de discrimination du fait notamment de son origine, de sa race, de son sexe, de son âge, de sa langue, de sa situation sociale, de son mode de vie, de ses convictions religieuses, philosophiques ou politiques ni du fait d’une déficience corporelle, mentale ou psychique. »
La discrimination et les discours haineux sur Internet
Internet, en permettant à n’importe qui de conserver l’anonymat, constitue un terreau particulièrement fertile pour la diffusion de messages discriminants et haineux. Le seuil d’inhibition pour publier ou liker ce genre de contenus y est plus bas que lorsque l’on a la personne en face de soi.
La fondation contre le racisme et l’antisémitisme (GRA) enregistre depuis quelques années une forte hausse des comportements haineux sur Internet. Les cas deviennent souvent publics lorsque des personnalités de premier plan sont impliquées, comme des femmes politiques confrontées à des commentaires sexistes. Autre exemple : lorsque Sven Epiney, présentateur à la SRF, a demandé son compagnon en mariage devant les caméras, de nombreux commentaires homophobes ont dû être supprimés sur les médias sociaux.
Les sites de fans d’émissions de télé-réalité sont aussi un bon exemple de cette dynamique de haine : des communautés de jeunes s’y forment régulièrement pour diffuser des commentaires diffamatoires. Pour le chercheur allemand Andreas Zick, spécialisé dans l’analyse des conflits, le besoin d’appartenir à un groupe et de partager des émotions communes fait partie intégrante de la construction de l’identité des jeunes et explique cette dynamique. Il cite cinq motifs pour l’expliquer :
- désir d’appartenir à un groupe ;
- influence, pouvoir et contrôle ;
- désir de comprendre le monde (par des simplifications) ;
- amélioration de l’estime de soi et
- confiance ou méfiance.